Pyrénées : une ourse tuée en protégeant ses petits

Pyrénées : une ourse tuée en protégeant ses petits

Par Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE


Après les ourses MELBA et CANNELLE, les chasseurs de sangliers ont tué une troisième ourse en Ariège, en ce mois de novembre.
L’ourse victime, suivie de deux oursons, a eu le temps de charger et de mordre le chasseur à la jambe.
Par-delà les habituelles clameurs des hommes contre nature, il faut constater un fait :
Des dizaines de milliers de randonneurs parcourent chaque année ces montagnes et nul n’a été tué par un ours.
Des milliers d’ours vivent en Espagne et dans l’Est de l’Europe en bonne intelligence avec les humains.
Mais une ourse protégeant ces petits, traquée par les chiens, peut charger pour défendre sa progéniture.
Moralité : dans les Pyrénées (comme partout), il y a trop de chasseurs.
Consolons-nous, nous qui n’aimons pas le loisir de mort, ils sont désormais moins d’un million en France (984.000) et ce nombre diminue sans cesse.
Un jour, l’humain vivra en paix avec la nature et les ourses n’auront plus besoin de charger pour défendre leurs petits et n’auront plus à mourir sous les balles.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE

COP26 : échec total

COP26 : échec total

Par Elisa Gorins

« Je suis sincèrement désolé ». C’est par ces mots que s’est achevée la COP26, qui s’est déroulée à Glasgow ces derniers jours. Ces mots, ce sont ceux d’Alok Sharma, le président de la Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique, qui, la voix tremblante et les larmes aux yeux, n’a pas pu cacher sa déception aux yeux du monde entier, au terme de presque deux semaines de débats quasi-infructueux. 

« Je suis sincèrement désolé ». Ces mots sonnent comme un aveu d’échec. A quelques maigres avancées près, la COP26 est en effet un échec. Un énième « bla-bla-bla », comme l’a si justement résumé Greta Thunberg sur Twitter. Que peut-on en retenir ? « Réduire » le charbon, voilà tout. Il ne s’agit même plus d’en « sortir » comme cela devait être le cas dans la première version de l’accord de Glasgow, mais bien de réduire son utilisation. Pas d’engagement, pas de concret, pas d’objectifs précis. Et, évidemment, cette incapacité à s’obliger à ne pas dépasser les 1,5°C  de réchauffement climatique, malgré le récent rapport alarmant du Giec. 

Bref, « désolé », c’est le bon terme, puisque cette COP26, qui était attendue par certains comme la « Conférence de la dernière chance », n’inspire finalement que désolation. C’était déjà le cas dès le premier jour de l’événement, lorsque les dirigeants des Etats sont arrivés à Glasgow en jet privé. Quel cynisme ! C’est d’ailleurs même cynisme dont font preuve les dirigeants et la société envers l’extinction de la biodiversité et les souffrances et cruautés infligées aux animaux…

Quelle est donc cette mascarade appelée COP26 ? N’est-ce pas la farce la plus tragique qui soit ? Pendant près de deux semaines, on s’écoute parler de réchauffement climatique, des désastres environnementaux et humains qu’il occasionne, et, sur ces airs de « fin du monde en approche », on reste les bras croisés. On ne peut même plus parler de « politique de l’autruche » ; c’est bien pire que cela : les dirigeants savent très bien quels sont les problèmes et les défis à relever. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas les voir, c’est qu’ils font le choix délibéré de passer outre. En résumé : « Qu’importe si on court droit à la catastrophe, pourvu que ça n’impacte pas mes intérêts personnels ». Sauf que ce sont les intérêts personnels de l’humanité toute entière qui, à plus ou moins long terme, sont menacés. Mais ça, les dirigeants n’en ont vraisemblablement rien à faire. 

Penser à l’avenir ? Aux générations futures et aux lots d’atrocités auxquels elles devront faire face, innocentes héritières de siècles d’égoïsme ? Certainement pas. Hic et nunc, « ici et maintenant », c’est tout ce qui préoccupe les dirigeants. « Demain » sera le souci de leurs successeurs. Et qu’importe si l’éco-anxiété s’empare des citoyens, si les îles et les côtes disparaissent, si les glaciers fondent, si l’eau vient à manquer… Même la crise du Covid-19 n’aura pas suffi à faire évoluer les consciences.

Selon les travaux réalisés avec le Stockholm Environment Institute (SEI), les 10 % les plus riches de la population mondiale sont responsables de de plus de la moitié des émissions de CO2 cumulées. Et les 1 %, les plus riches de la population (soit environ 63 millions de personnes) sont à l’origine de 15 % des émissions, soit « deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ». Mais ne jetons pas la pierre qu’aux « plus riches » : ils ne sont pas les seuls responsables. Et s’ils agissent ainsi, c’est aussi parce qu’on leur en laisse la liberté. 

La réunionnite de l’environnement

On se lance donc, peut-être pour se donner bonne conscience, dans une course à « l’éco-événement » : une petite COP par-ci, un petit sommet par-là… Ainsi, en 2022, les rendez-vous en faveur de l’environnement ne manqueront pas : nouvelles publications du Giec attendues en février et mars, One Ocean Summit annoncé par Emmanuel Macron, COP15 pour la biodiversité en Chine et en Suisse, et enfin, COP27 en Egypte en novembre. Un agenda bien chargé.

Mais pour quel résultat ? 

Combien de congrès, de sommets et de conférences internationales faudra-t-il pour faire enfin bouger les choses ? Cette réunionnite n’a aucun sens puisqu’elle ne débouche sur rien. Même la perspective de l’élection présidentielle ne laisse que peu d’espoir : même si le Président de la République s’engageait durablement en faveur du climat, la problématique du réchauffement climatique relève d’une volonté mondiale. A cette échelle, la France ne pèse pas lourd. 

Alors oui, soyons tous désolés d’être les pantins des décideurs, et les victimes d’un crime contre l’humanité qui, hélas, n’est pas reconnu comme tel alors que c’en est un. Désolés pour les peuples des pays à faible niveau de revenu, désolés pour les générations futures, désolés pour la faune et la flore, désolés pour la Terre qui nous accueille et qu’on détruit sans vergogne. 

Sommes-nous en train de sonner notre propre glas ? Sans doute. Sans doute sommes-nous en train d’attendre la fin du monde en consommant chaque jour tout ce qu’il nous reste à consommer, avec, peut-être, cette innocence perdue et ce soupçon de culpabilité qui nous pousse à dire « désolé ». Alors oui, soyons désolés et jouons un requiem à la mémoire de ce que nous avons été, et de ce que nous aurions pu être si l’humain avait moins manqué d’humanité.

Elisa Gorins

30 Millions d’Amis : campagne sur les souffrances animales

30 Millions d’Amis : campagne sur les souffrances animales

À quelques mois de l’élection Présidentielle 2022, la Fondation 30 Millions d’Amis lance une campagne choc sur les souffrances infligées aux animaux et intime aux candidats à l’Elysée de s’engager concrètement pour y mettre un terme. #NONALAMALTRAITANCE —————— Chaîne officielle 30 Millions d’Amis : Fondation pour la protection et la défense des animaux. S’abonner : https://www.youtube.com/user/Fonda30M… Faire un don ► https://bit.ly/2CYmXgD​ Devenir maître de cœur ► https://bit.ly/2sSp3K8​ https://www.30millionsdamis.fr/actual… Annonceur : Fondation 30 Millions d’Amis Réalisateur : Bruno Aveillan

Mon infiltration dans un abattoir

Mon infiltration dans un abattoir

Bonjour

Je suis Thomas, enquêteur de L214 et auteur des images de l’enquête au sein de l’abattoir Bigard de Cuiseaux. J’y ai travaillé pendant 4 mois, durant lesquels j’ai filmé une partie de la chaîne, de l’arrivée des animaux en bouverie jusqu’à leur mise à mort et aux premières découpes.

L214 avait reçu des signalements de maltraitance animale de différents employés de Bigard. Je ne vous apprends probablement rien, mais c’est très difficile de savoir ce qu’il se passe dans un abattoir. Les horreurs restent cachées entre quatre murs. Alors, lorsqu’on m’a proposé cette infiltration, j’ai dit oui. Sans hésiter. C’est grâce à une enquête de L214 que mon regard sur les animaux a changé. C’était en 2015. Avec ces images, je voyais pour la première fois l’intérieur d’un abattoir. J’ai pris conscience de l’envers du décor. En 2021, c’était à mon tour de dévoiler la réalité des abattoirs, et de faire en sorte que les cris de douleur, de peur et de détresse des animaux soient entendus.

L’embauche, l’étape la plus facile

Je n’ai pas eu beaucoup de difficultés à me faire embaucher. J’ai répondu à une offre sur Internet avec un CV assez léger et j’ai été contacté pour passer un entretien avec le vétérinaire officiel de l’abattoir. Au bout de quelques minutes, on m’a mis des vêtements de sécurité et on est allés sur la chaîne d’abattage. Le vétérinaire m’a demandé d’observer la scène. Il m’a demandé si j’avais peur du couteau ou du sang. J’ai dit non. J’ai été pris. C’était presque déconcertant.

J’ai été embauché en tant qu’agent vétérinaire, sans aucun diplôme et sans aucune expérience. Je n’ai reçu aucune réelle formation, alors que j’avais de grosses responsabilités : je devais contrôler le respect de la réglementation lors de l’abattage rituel, et inspecter des cœurs, des poumons, des têtes… afin d’y déceler d’éventuelles anomalies d’ordre sanitaire.

Immergé dans la souffrance durant 4 mois

Je ne vais pas vous mentir : ces 4 mois ont été très éprouvants, même si ce n’était rien à côté de ce que vivent les animaux.

Lors de mes premiers jours, j’ai été particulièrement choqué de voir à quel point la violence était banalisée, à quel point l’horreur avait lieu dans l’indifférence. Un peu comme si, pour les travailleurs de cet abattoir, commettre des actes aussi difficiles au quotidien ne les rendait plus maîtres de leurs pensées.

Pendant 4 mois, j’ai dû supporter le regard des vaches avant qu’elles ne se fassent égorger. Les odeurs de sang. De pus. Chaque jour, je tranchais des centaines de cœurs encore chauds, de manière si mécanique, si répétée, que j’en venais parfois à ne plus faire le lien avec l’animal et à perdre de ma lucidité. Pourtant, il suffisait d’un cri, un cri si puissant qu’il me traversait le corps et faisait vibrer le sol de l’abattoir, pour me rappeler que les organes que j’avais devant moi constituaient quelques minutes auparavant un être qui voulait vivre.

Tous les jours, entre les boyaux et les estomacs, je trouvais des fœtus de veaux qui auraient pu naître quelques minutes plus tard, si leurs mères n’avaient pas été abattues. Cette vision ne cesse de m’horrifier, et je me demande encore à quel moment de nos vies nous avons décidé qu’il était moralement acceptable d’inséminer artificiellement des vaches, de les envoyer pleines à l’abattoir et de prélever le sang de leurs fœtus.

Au-delà de ces atrocités faites aux animaux, j’ai également été témoin de l’impuissance, l’incompétence et la passivité des services vétérinaires de l’abattoir. Avec une interrogation lancinante : « comment est-ce possible ? »

Témoigner pour faire changer la société

J’ai souhaité témoigner à visage découvert, et j’ai accepté de répondre aux journalistes parce que je veux que ces cris soient entendus de tous. Je veux que les consommateurs puissent eux aussi faire le lien entre la vache et le steak ; que chacun et chacune d’entre nous puisse comprendre que les animaux ne sont pas des ressources que nous pouvons exploiter à souhait. J’espère que ces images feront bouger les choses.

Je tiens à vous remercier infiniment pour vos messages de soutien. Je prends soin de les lire et ils me réchauffent le cœur. Ils me permettent également de réaliser à quel point nous sommes toujours plus nombreux à vouloir un monde meilleur pour les animaux.

Merci de défendre les animaux avec L214.

Thomas Saïdi,
Enquêteur de L214