Par Philippe LE PONT

La protection animale n’a jamais autant fait parler d’elle. Des députés à l’Assemblée nationale ont proposé des textes. Des élus locaux ont interdit les cirques avec des animaux issus d’espèces sauvages. Le projet de référendum pour les animaux a rassemblé les signatures de plus de cent députés et près d’un million de signatures de citoyens : une première en France. Des associations, un peu partout, se battent pour sauver des animaux sauvages ou domestiques, interdire la chasse à courre ou la vénerie sous terre, la corrida. Il se passe quelque chose dans notre beau pays de France. Mais tout cela est encore bien timide et surtout très fragile.

Les chasseurs, bien organisés et bien structurés en Fédération nationale, ont bien compris le danger de cette soudaine attention portée à la cause animale. Des industriels et certains milieux économiques commencent à s’inquiéter des conséquences économiques de décisions qui pourraient être adoptées par les députés. Des campagnes d’affichage des chasseurs se sont étalées dans le métro parisien, faisant la promotion de la chasse. Et ce n’est que le début.

Face à ces grosses machines, bien structurées, aux moyens financiers colossaux, on trouve une constellation de petites associations dispersées, souvent sans ou avec très peu de moyens financiers et humains. À l’exception de quelques grosses structures comme la LPO, 30 millions d’amis, la fondation Bardot et plusieurs autres, le paysage associatif de la protection animale ne peut en l’état lutter efficacement pour faire avancer la cause animale.

Il nous faut donc établir un véritable rapport de forces pour faire avancer cette cause que nous défendons depuis des années. Créer un rapport de forces, cela veut dire s’organiser, se structurer, ne plus agir uniquement seul chacun dans son coin mais au contraire agir ensemble, se coordonner, communiquer et parler d’une même voix. En clair, même avec nos différences et nos sensibilités respectives, adopter la même stratégie que les fédérations de chasse, la FNSEA ou les industriels comme Interbev.

S’unir pour être plus fort, pour agir et être entendu. Ce vieux slogan : « L’union fait la force » n’a jamais été autant d’actualité.

Dans le Puy-de-Dôme, comme dans tous les départements, nous pensons qu’il est indispensable et urgent de créer une structure départementale qui pourrait rassembler toutes les associations intéressées par cette démarche. Chaque association pourra y être représentée, en gardant son identité et sa sensibilité. L’expression publique de cette coordination ne pourra se faire qu’en accord avec l’ensemble des associations. Nous sommes certains que cela fonctionnera car nous partageons tous des objectifs similaires. Aucune association n’aura le leadership sur les autres.

Pour atteindre cet objectif, nous vous proposons, dans un premier temps, de réagir à ce courrier, et dans un second, lorsque la crise sanitaire le permettra, de nous retrouver pour voir ensemble comment créer cette structure, l’organiser et la faire vivre.

Philippe LE PONT