Par Philippe LE PONT

Hélène Thouy, représentant le Parti Animaliste a, pendant plusieurs mois, sillonné la France, rencontré des élu(e)s locaux pour obtenir les 500 parrainages nécessaires pour être candidate à l’élection présidentielle. Tous les adhérents, sympathisants et bénévoles du Parti Animaliste se sont engagés dans tous les départements pour obtenir ces précieuses signatures. Malgré plus de 300 promesses, déjà insuffisantes, seules 139 sont finalement arrivées au Conseil Constitutionnel. Les pressions, venant entre autres de certains chasseurs, voire les menaces sur celles et ceux des élu(e)s qui s’étaient engagé(e)s à apporter leurs parrainages ont fini par les dissuader de le faire. Alors que plus de 80 % des Français pensent que la cause animale est un sujet important, elle ne pourra pas être abordée pendant la campagne présidentielle. C’est là un déni de démocratie.
D’autres candidat(e)s sont dans la même situation et se retrouvent également exclu(e)s du débat faute d’avoir réuni les signatures.
Sachant que ces signatures viennent d’élus : maires, conseillers départementaux, régionaux, députés, sénateurs, autant dire que cela revient à une véritable cooptation des partis politiques établis. Pour peu que vous apportiez un peu de neuf dans le débat, vous êtes foutus.
Cela veut dire aussi que ce système de parrainages n’est plus adapté à notre démocratie, qu’il prive les électeurs d’une partie des débats qu’ils pensent importants et qu’il est temps d’en changer.
C’est le principe même de la cinquième République qu’il faut revoir et son système monarchique.
Une fois parrainé et ensuite élu, le Président de la République dispose de presque tous les pouvoirs, il nomme le Gouvernement et peut dissoudre le Parlement si celui-ci ne lui convient pas. Autrement dit, les députés ne sont que des godillots.
Les élections législatives. Là encore, avec le système majoritaire à deux tours, vous avez très peu de chances d’être élu si vous n’appartenez pas à un grand parti déjà installé.
En clair, tout le petit monde politique actuel fait tout ce qu’il faut pour interdire l’émergence de nouvelles pratiques ou de nouvelles sensibilités et œuvre (droite et gauche confondues) pour continuer à se partager le pouvoir.
Sur le plan démocratique, la France est très en retard par rapport à d’autres pays.
Alors, quelle solution ? Toutes les propositions qui ont été faites comme demander 150 000 signatures d’électeurs pour être candidat à la Présidence de la République, ne sont que des pansements sur une jambe de bois car elles ne régleront rien. Le Président sera toujours tout-puissant et les minorités ne seront toujours pas ou peu représentées dans les institutions.
Ce qu’il faut, c’est totalement repenser notre constitution en commençant par supprimer la fonction présidentielle qui n’est autre qu’une forme de monarchie.
Instaurer un système d’élection par liste à la proportionnelle intégrale pour désigner les députés. Seul ce type de scrutin permettra à toutes les sensibilités d’être représentées à l’Assemblée nationale, proportionnellement aux nombres de voix obtenues. C’est le mode de scrutin le plus démocratique.
Ce sont les députés élu(e)s qui valideront ensuite le Gouvernement. C’est ce système électoral qui est appliqué dans plusieurs pays, et cela fonctionne très bien.
Il est par ailleurs urgent de reformer, voire de supprimer le Sénat qui n’a d’autres fonctions aujourd’hui que d’offrir des placards dorés à des personnalités… en remerciement pour services rendus et qui pourront peut-être resservir un jour.
Philippe LE PONT