Le 11 mars 2011, à 80 km au large de l’île japonaise de Honshu, s’est produit un puissant séisme de magnitude 9, suivi de peu d’un tsunami dont la vague de 13 mètres a atteint la centrale de Fukushima, et détruit les moyens internes de refroidissement du coeur de ses réacteurs nucléaires.

Cette catastrophe, dont l’ampleur a provoqué émoi et inquiétude dans la communauté internationale, a provoqué un accident de criticité d’une gravité sans précédent avec fusion du cœur du réacteur 1 dont la cuve est percée avec formation de corium, mélange de combustible et des matériaux fondus du bâtiment.

L’injection d’eau de mer par l’exploitant TEPCO a permis de limiter les explosions mais pas de refroidir les cœurs avec succès. Avec de graves conséquences : un écoulement de cette eau fortement contaminée et radioactive dans le milieu marin. Puis de l’eau douce est utilisée en circuit ouvert. Là encore, les conséquences sont dramatiques : l’eau s’échappe et se répand dans les sous sols, contaminant sols et eaux.

Aujourd’hui, alors que nous approchons du 10ème anniversaire de la catastrophe, 965 réservoirs contenant chacun près de 1200 tonnes d’eau radioactive sont toujours stockés sans aucune garantie ni perspective connue sur la suite qui leur sera réservée.

Et les responsables de TEPCO n’informent toujours pas la communauté internationale sur le degré de décontamination réelle de cette eau douce stockée.

Face à cette situation subie et restée sans réponse, il est prévisible que le rejet de l’eau contaminée dans les eaux du Pacifique constituerait non seulement un risque sanitaire pour les populations de la région mais également une atteinte durable aux écosystèmes marins, un écocide de très forte ampleur, et cela en dépit du facteur de dilution.

Alors que des anomalies génétiques sont d’ores et déjà constatées dans la population du district de Fukushima, il convient aussi de protéger les populations de Polynésie et d’agir de façon solidaire avec les pays riverains pour protéger les écosystèmes.

Fukushima a rappelé à la communauté internationale les dangers du nucléaire. Les normes de sûreté des centrales n’ont pas pris en compte tous les risques, rendant la catastrophe possible. A l’heure où les choix du gouvernement s’orientent vers la décision irresponsable de construire un nouveau parc nucléaire EPR en France, il est temps d’ouvrir les yeux sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une énergie d’avenir et qu’elle pose des problèmes de sûreté, de sécurité et de déchets majeurs.

Il est aujourd’hui urgent que la France intervienne auprès de l’Agence internationale de l’Énergie Atomique, l’AIEA, et de l’ONU afin de persuader le gouvernement japonais de ne pas autoriser l’exploitant TEPCO à rejeter dans l’océan Pacifique les effluents liquides très radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima.

Communiqué du Pôle écologiste