« Le travail c’est la santé » disait Henri Salvador, mais il précisait surtout « ne rien faire c’est la conserver. » 
Cette phrase trouve tout son sens aujourd’hui. Après avoir longtemps dit qu’il s’en tiendrait à un âge de départ à la retraite à 62 ans, Emmanuel Macron vient d’annoncer que s’il est réélu il reportera l’âge de départ à 65 ans. Sur cette position il rejoint Valérie Pécresse.
Plus que pour des raisons économiques, repousser l’âge de départ à la retraite est d’abord une position dogmatique de la droite, à ses yeux la vie, c’est fait pour travailler. Avec cette annonce, Emmanuel Macron court derrière les électeurs de droite et en particulier de la droite la plus conservatrice.
D’un point de vue économique, prolonger la durée du travail ne réduira pas les déficits publics.
Au mieux, ou au pire, à vous de choisir, on assistera à un transfert de futurs déficits des caisses de retraite vers des déficits de l’assurance chômage et de l’assurance maladie. Tout d’abord, parce que obliger les seniors à travailler plus longtemps cela bloque des postes et interdit aux jeunes de rentrer sur le marché du travail, et des jeunes qui ne travaillent pas, ce sont des cotisations en moins pour les caisses de l’État et des dépenses en plus à travers les différentes aides sociales.
Faire travailler plus longtemps des populations âgées et par conséquent plus fragiles, c’est aussi avoir la certitude de voir augmenter les arrêts de travail ainsi que les dépenses de santé.
Pour finir, bien que le MEDEF nous explique qu’il faut rallonger la durée de cotisation en reculant l’âge de départ à la retraite, les patrons sont les premiers à tout faire pour se séparer des salariés les plus âgés qui d’après eux sont moins rentables car plus chers à cause de leur ancienneté et moins performants. Chercher l’erreur, nous ne sommes pas à une contradiction près.
En conclusion, reculer l’age du départ à la retraite reste une proposition idéologique et en rien une décision efficace destinée à réduire les déficits publics.
Au moment de voter, pensez-y !


Philippe LE PONT